Circuit de visite

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Place du Lirou et porte du Pont Levis

Cette porte appartient à la 3ème enceinte du village médiéval, construite en 1425 sur ordre du sénéchal de Beaucaire, représentant du roi de France, pour la mettre en conformité avec les techniques défensives de l’époque.

La place porte le nom du Lirou, affluent du Lez. Cette rivière intermittente ne coule qu’après de fortes pluies en amont. Cette place que prolonge la Rue des Remparts a longtemps été le cœur du village, avec l’activité des artisans. C’était aussi le lieu des festivités.
Il n’y a jamais eu de pont-levis ici. Cette dénomination incorrecte a été donnée dans les années 1960-1970 au moment où l’on a commencé à prendre en considération le pittoresque des villages médiévaux. A cette époque, les Bâtiments de France ont entrepris de mettre les façades en pierres apparentes. A cette occasion la Municipalité a baptisé les lieux qui pour certains n’avaient jamais eu de nom.
Il s’agit ici de l’une des deux seules portes de l’enceinte fortifiée médiévale. Elle conserve de façon encore visible le système défensif habituel à cette époque : deux portes successives séparées par un assommoir, espace où les assaillants pouvaient recevoir des projectiles depuis le haut.

Si les puissantes portes de bois ont disparu depuis longtemps, leurs gonds de fer et les emplacements des poutres de renfort et de la herse subsistent encore.

Le village était relié à la rive droite du Lirou par un étroit pont maçonné à deux arches. Situé en amont de la porte il formait une chicane défensive pour retarder d’éventuels assaillants. Deux illustrations de ce pont médiéval ont été retrouvées :
> un plan et élévation à la gouache « pont des Matelles » extrait du Recueil des plans des ponts du diocèse de Montpellier réalisé entre 1781 et 1790 à la demande de l’Intendance du Languedoc.
> un dessin à la mine de plomb réalisé par Jean Marie Amelin entre 1820 et 1848. Le puits que l’on y voit de l’autre côté du Lirou, aujourd’hui surmonté d’une statue de la Vierge, existe toujours.
Ce dessin fait partie des 2477 Vues pittoresques du département de l’Hérault réalisées par cet artiste.
C’est certainement au franchissement du pont qu’était perçu le péage dont il est fait mention en 1266.
Ce pont a été démonté entre 1863 et 1873 parce qu’un nouveau pont, plus large, avait été construit dans le prolongement de la rue principale.